Youcef Hindi révèle comment Al-Afghani, Abdou et Al-Banna ont œuvré à la destruction de l’islam
par Rabah Toubal
Dans la quatrième de couverture de son ouvrage, qui a été publié en septembre 2015 par les éditions Sigest sous le titre «Occident et islam : sources et genèse messianiques du sionisme : de l’Europe médiévale au choc des civilisations», Youssef Hindi révèle les origines mystiques du sionisme et de la doctrine stratégique du choc des civilisations, en remontant au XIIIe siècle.
Il nous fait découvrir comment est né le projet de «rapatriement» du peuple juif en Terre sainte malgré l’interdiction de la Torah et du Talmud, et nous décrit comment ce rêve messianique a pris corps pour s’accomplir à partir de la fin du XIXe siècle dans une idéologie athéiste, le sionisme politique. La préface de cet opuscule de 120 pages est de Jean-Michel Vermochet, auteur, entre autres, de l’ouvrage intitulé «Les égarés ou le wahhabisme est-il un contre-islam ?», paru aux éditions Sigest, quatrième édition, septembre 2013.
Pour Youssef Hindi, historien de l’eschatologie, plusieurs rabbins illuminés, qui se prenaient pour le messie et même pour Dieu, avaient entrepris, au XIVe siècle et ultérieurement, des démarches auprès du Vatican, notamment, pour le convaincre d’aider le peuple juif à retourner à la Terre sainte d’où il a été chassé, des siècles auparavant, en se prévalant de l’alliance existant entre le judaïsme et le christianisme.
Contrairement à leurs aînés qui attendaient passivement la venue du messie, l’Antéchrist pour les chrétiens et Al-Dajal pour les musulmans, qui sera, selon le Coran, finalement éliminé par Issa, Jésus-Christ, le vrai Messie, ces illuminés et leurs disciples étaient convaincus que conformément aux préceptes ésotériques oraux de la cabale, contrairement à la Torah, écrite et publique, ils avaient le devoir sacré de hâter l’avènement du messie en créant les conditions objectives pour son retour, en semant le chaos dans les sociétés chrétiennes et musulmanes, de la destruction desquelles renaîtra le royaume juif perdu, qui servira de leader au monde nouveau.
Tous les moyens, ruses et stratagèmes étaient donc utilisés pour atteindre cet objectif majeur, y compris la conversion au christianisme et à l’islam afin de miner leurs sociétés de l’intérieur et précipiter leur chute. Ainsi, les différentes guerres civiles, régionales et mondiales que le monde a connues depuis le XIVe siècle ont contribué à faire avancer et à concrétiser en partie le projet cabalistique, avec la création du foyer national juif notamment, qui constitue la clé de voûte de la construction messianique juive.
Constamment pris en charge par les activistes de la cabale, qui a adapté sa stratégie, à maintes reprises, aux circonstances, nécessités et besoins du terrain, le projet messianique sioniste est aujourd’hui soutenu par un puissant courant national en Israël et dans le monde, dont les figures de proue sont, aux Etats-Unis notamment, les «néocons» (nouveaux conservateurs) comme Zbigniew Brzezinski ou le professeur Bernard Lewis, le véritable père de la théorie du choc des civilisations, qui vise à exacerber les antagonismes entre les chrétiens et les musulmans, qui ont de nombreux adeptes en Europe où ils occupent d’importants postes de responsabilité politiques, militaires, économiques et sociaux, et décidés à en découdre avec les communautés musulmanes de leurs pays respectifs, au grand bonheur de la cabale, qui voit ainsi son projet apocalyptique s’étendre considérablement.
Ce plan diabolique du «Grand Israël» cher à Oled Yinon, dont la réalisation doit passer par le remodelage du Moyen-Orient, c’est-à-dire la destruction des pays arabes et musulmans, notamment à travers les troubles, maux et fléaux sociaux, politiques et militaires, qui y sont semés et encouragés par tous les moyens possibles, est cependant quelque peu contrarié par la résistance inflexible affichée par des pays comme l’Iran, la Syrie, l’Algérie ou des mouvements de résistance et de libération comme le Hezbollah libanais, qui sont ouvertement combattus par le wahhabisme de l’Arabie Saoudite et du Qatar, en étroite collusion avec certaines sphères sionistes et les Etats-Unis d’Amérique et les mouvements terroristes qu’ils arment et financent dans le monde, à l’instar du GSPC, des GIA, d’Al-Qaïda et de Daech.
Youssef Hindi rapporte également dans son livre que la quasi-totalité des leaders du mouvement réformiste musulman, chiite ou sunnite, tels Djamel Eddine Al-Afghani, Mohamed Abdou, Hassan Al-Banna, etc., avaient des affinités avec la franc-maçonnerie et visaient la destruction de l’islam pur, originel, en vue de le remplacer par l’islam politique, qui défend les intérêts des dirigeants de ces pays et non pas ceux de la nation. C’est aussi le cas du mouvement des Jeunes Turcs, qui a détruit l’Empire ottoman et abrogé le califat, de l’intérieur.
Enfin, s’agissant des printemps arabes, l’auteur du livre est convaincu qu’ils étaient fomentés par le sionisme via ses alliés américains, européens et arabes, qui ont manipulé des populations, tous âges confondus, qui en avaient marre des pouvoirs tyranniques imposés à leurs pays par la force et la fraude massive, mais aussi des jeunes qui avaient subi des formations adéquates pour la direction des foules et des médias. Il considère également que même si l’Algérie et le Maroc sont provisoirement parvenus à se soustraire aux effets néfastes du tsunami nihiliste des printemps arabes, qui a détruit plusieurs pays arabes, ces deux pays du Maghreb seront au cœur de la deuxième vague de printemps arabes, que les sionistes messianiques comme Bernard-Henry Lévy et consorts sont en train de préparer activement contre eux et d’autres pays arabes et musulmans, dans le cadre du chaos qu’ils sèment à travers le monde.
Comprenant les graves dangers de dislocation qui menacent son pays, qui ne pourrait pas compter sur ses alliés israélien et occidentaux traditionnels pour y faire face, le monarque alaouite s’est redéployé vers la Russie et la Chine notamment, en signant avec elles des accords de coopération stratégiques. Quant à l’Algérie, empêtrée dans une périlleuse vacance du pouvoir et un insoluble problème de succession, elle semble être à mille lieues de se douter des nombreux dangers qui menacent sérieusement sa cohésion, sa stabilité, sa sécurité et son unité.
Fonte: Algeriepatriotique, 9 jun. 2016